C215...
C215, pseudonyme de Christian Guémy, est un artiste urbain, pochoiriste français, né en octobre 1973 à Bondy.
Ses grands-parents l'ont élevé quand sa mère est morte, il avait alors 6 ans. Il est inscrit dans un collège catholique. À l'université, il obtient plusieurs diplômes : maîtrise d’histoire, master d’histoire de l’architecture, et un autre d’histoire de l’art à la Sorbonne. Parallèlement à ses études, Christian Guémy contribue à l’encyclopédie des Compagnons du devoir. Ensuite, il devient chargé d’études pour un syndicat de meubles, avant de travailler comme responsable export dans l'industrie textile, puis dans la finance.
Christian Guémy réalise ses premières œuvres sur le tard, à partir de 2006. Enfant, il dessine toutefois avec du matériel que possédait sa mère et dans sa jeunesse, il réalise des bandes dessinées pour le journal de l'école ainsi que des caricatures de professeurs et d'élèves. « Adolescent, j’avais un peu taggé, mais ça n’avait rien de sérieux », confie-t-il. À l'été 1989, à l'âge de 15 ans, il graffe un peu, mais laisse tomber, ne se sentant pas en adéquation avec le mouvement hip-hop.
Christian Guémy s'installe à Vitry-sur-Seine en 2006 et commence à faire du pochoir. Il participe au MUR dès 2007 et réalise, en 2013, un mur peint de 25 mètres à Paris, métro Nationale, représentant un chat.
Depuis Christian Guémy intervient bénévolement dans les prisons françaises depuis 2014. Il a notamment peint plusieurs œuvres :
- au sein de la maisons d'arrêt pour femmes de Versailles (2014)
- au sein de la maison d'arrêt de Bois d’Arcy (2015)
- au sein de la maison d'arrêt de Nice (2016)
- au sein de la maison d'arrêt de Nîmes (2017)
- au sein de l'établissement pénitentiaire pour mineurs de Porcheville (2017)
- au sein de la maison d'arrêt de Reims (2018)
- au sein du centre pénitentiaire de Liancourt (2018)
- au sein de la Maison d'arrêt de Nanterre (2019)
- au sein de la Maison d'arrêt de Fresne, où il a peint, entre autres portraits, les visages de détenus « historiques » de l'établissement (2020)
« J'aime l'idée de confronter ici mon travail à un public non averti, et de porter la responsabilité de marquer durablement l'imaginaire des détenus, ainsi que celui des gardiens, en un lieu où l'esthétique est la dernière des priorités. Ici, je me sens utile. J'espère apporter un peu de douceur, et une sorte de soupape, dans un endroit où le quotidien est par nature difficile, pour les détenus comme pour les surveillants. J’aime également l'idée de peindre en ces lieux inaccessibles, et d'y savoir mon travail protégé des intempéries, des dégradations et des regards du public pour de nombreuses années. », explique C215 à propos de son intervention artistique en milieu carcéral.
Ses sujets de prédilection sont l'enfance, les laissés-pour-compte, les anonymes, les amoureux, mais aussi les animaux (chiens, chats et oiseaux), particulièrement présents dans ses tableaux urbains. Son modèle principal est sa fille Nina, née en 2003. Son style va de la bichromie aux compositions les plus colorées. Les dimensions de ses œuvres demeurent à l'échelle humaine, ne réalisant que rarement de murs peints de très grandes dimensions.m
C215 revendique une « œuvre accessible » : il faut « une jouissance pleine et immédiate » de son travail « même pour quelqu'un qui ne possède pas les codes du graffiti ou de la pop ». Il souhaite des œuvres qui « fédèrent ».
Il travaille et vit à Ivry-sur-Seine, dans le Grand Paris, où il a invité des centaines d'artistes internationaux à transformer sa ville.